La smart agriculture, c’est maintenant !

L’imagerie satellite a ouvert la voie à une vision inédite de l’agriculteur sur son champ : la vue du ciel ! Lancé en 2001, le logiciel Farmstar est utilisé aujourd’hui en France sur plus de 700.000hectares de grandes cultures. Couplé à des indicateurs de terrain et des analyses de sols, ce service apporte une précision inégalée aux céréaliers pour piloter par exemple la fertilisation de leurs cultures.

Pol est céréalier dans la Marne, il utilise Farmstar depuis 20 ans pour réduire ses coûts de production, optimiser les rendements et réduire sa consommation de traitements phytosanitaires.

« Sur une ferme, il faut chercher à toujours optimiser les ressources. Chaque 0,01 % compte dans cette économie ! Les images satellite de mes parcelles offrent une vue précieuse de l’état des cultures. Analysées par les techniciens, elles m’apportent des indications sur les apports en azote que je dois faire pour garantir la croissance des plantes, ou sur des maladies en train de se développer. Avant, on apportait de l’engrais uniformément pour garantir le résultat. En conjuguant l’image satellite, son interprétation, et une intervention au bon moment et dans les bonnes quantités, on fait aujourd’hui bien mieux et de façon plus précise ! »

Moins haut et plus récemment, les drones ont eux aussi fait leur apparition dans le ciel de nos campagnes. Ils ont un avantage : l’appareil volant à basse altitude enregistre des séquences d’images qui, une fois traitées, fournissent de précieuses indications sur l’état de santé de la culture et son évolution.

Capteurs et robots bientôt dans les champs

Piloter sa ferme grâce au numérique ne relève pas de l’utopie ou de la science-fiction. C’était d’ailleurs le thème d’un atelier de l’édition 2017 du salon Les culturales. Organisé par ARVALIS Institut du végétal, l’événement œuvre à rapprocher les publics d’agriculteurs et d’ingénieurs ou élèves ingénieurs qui inventent les solutions de demain.

Dans le cas de la production céréalière, on s’intéresse surtout à l’observation des parcelles. Des capteurs prélèvent sur le terrain les données de pluviométrie, de tensiométrie, d’anénométrie (vitesse du vent), hygrométrie (humidité de l’air), mesurent la température de l’air et du sol, et restituent au céréalier des analyses dans une application d’agronomie de précision. Quand la technologie vient en appui du sens de l’observation des agriculteurs, les résultats sont au rendez-vous…

« L’agriculteur regarde toujours le ciel, » poursuit Pol, « et de plus en plus son smartphone. Le plus expérimenté d’entre nous serait incapable de rivaliser avec les prévisions que les services météo savent aujourd’hui produire. Cela a un sens : lorsque vous vous apprêtez à traiter une parcelle, vous devez comprendre qu’un événement climatique, même bref, comme une pluie violente ou un coup de vent, peut réduire vos efforts à néant. En agriculture, on tente de bannir le hasard ; c’est mieux pour l’économie et pour l’environnement. »

L’optimisation comme horizon

Colliers connectés chez les éleveurs, drones, capteurs et guidage gps dans les champs de céréales, les objets connectés et les OAD (Outils d’aide à la décision) font de plus en plus partie des outils de l’agriculteur. Leur but ? L’aider à faire les bons choix et ainsi minimiser les risques économiques de gestion hasardeuse. L’optimisation des ressources (eau, fertilisants et soins aux plantes) est devenue un enjeu stratégique et financier majeur à une époque où il faut faire mieux avec moins. C’est pour quoi ces nouvelles technologies, en apportant leur aide aux agriculteurs, s’inscrivent durablement dans nos campagnes !

« Avant lorsqu’on semait sur de longues distances, le tracteur et son semoir, au retour, passaient inévitablement sur une partie du sillon déjà ensemencé. C’est ce qu’on appelle le recouvrement, et on estime que 5 à 8% de la surface totale des champs sont concernés. C’est donc 5 à 8% des semences qui sont gaspillées. Avec le guidage GPS, la précision de semis est au centimètre, et le taux de recouvrement frôle les 0% ! C’est une bonne illustration de ce que la technologie nous apporte : elle nous permet de repousser les limites de bon usage de nos outils et de l’économie de nos ressources. »

*Produire Plus, Produire Mieux : formule retenue pour illustrer la nouvelle orientation de la production céréalière, dans le document de  recommandations établies par le groupe de travail du Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, avec la collaboration d’Intercéréales et d’Arvalis-Institut du Végétal

Sources

• https://www.arvalis-infos.fr/les-drones-au-service-de-l-experimentation-agricole-@/view-18990-arvarticle.html
• http://digifermes.com/
• http://www.lesculturales.com/
• http://www.hiphen-plant.com/
• https://www.bosch-si.com/iot-platform/iot-projects/agriculture/iot-food-production.html
• https://blog.bosch-si.com/agriculture/customer-case-study-iot-in-agriculture-from-oysters-to-apples/
• https://www.usinenouvelle.com/article/comment-la-start-up-weenat-a-depasse-le-seul-champ-des-capteurs-connectes.N511189
• https://www.frenchweb.fr/fw-radar-weenat-cultive-la-data-des-champs/281683