Une vie au service de la terre


« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé de faire ce métier ! », explique ce céréalier de père en fils qui, dès son plus jeune âge, préférait passer son temps dans les champs que sur les bancs de l’école. « Emprunter cette voie me semblait naturel et je ne me suis jamais vu faire autre chose ».
La passion d’une vie
Son BTS agricole en poche, Luc commence à travailler aux côtés de ses parents avant de reprendre intégralement l’activité au début des années 1990. Il cultive aujourd’hui une centaine d’hectares de blé mais également de la betterave sucrière, des pommes de terre, des semences de graminée et des pâtures pour les animaux. « Bien que le métier ne soit pas facile tous les jours, c’est une vraie passion qui m’anime au quotidien. Il y a toujours quelque chose qui fait que je me lève le matin avec l’envie de travailler ma terre ». La particularité du métier de céréalier ? C’est celle de nombreux agriculteurs : un travail au rythme des saisons et une patience à toute épreuve. « Le romancier Patrick Cauvin disait que les paysans avaient l’art et la manière d’avoir les vêtements toujours un peu sales et de s’entourer de machines un peu ronflantes pour se donner l’impression d’avoir du boulot ! Une phrase un peu taquine mais qui traduit bien le temps long dans lequel s’inscrit notre métier ». Car le travail ce n’est pas ce qui manque pour ces entrepreneurs de la terre : gestion financière, météorologie, réglementation, les compétences que mobilisent les céréaliers sont multiples (relire notre article consacré à ce sujet). D’autant que la plupart, à l’image de Luc, pratique une autre activité en plus de la culture de céréales (comme nous vous l’expliquions dans un précédent article). “Je suis également éleveur de vaches laitières”, ajoute-t-il.
Un métier qui évolue avec son temps
Avec plus de 30 ans de carrière, Luc a aussi vu évoluer le métier. « Ce qui m’a le plus marqué, c’est la part grandissante qu’a pris l’aspect financier sur notre activité. Le temps où les prix étaient encadrés par l’Union Européenne est derrière nous et nous sommes, nous aussi, soumis aux aléas du marché ». Autre transformation de la société que les céréaliers vivent au quotidien : la remise en question de leur modèle de production. « Nous sommes tout à fait ouverts au dialogue et il est normal que nos pratiques évoluent, du moment que la trajectoire est claire, progressive et prend en compte nos réalités », ajoute ce papa de 4 enfants et dont deux fils travaillent déjà avec lui sur l’exploitation. « Au-delà du travail de la terre, je suis également très engagé au service de la profession, dans ma coopérative et dans le milieu syndical », précise Luc qui, entre deux moissons, gratte quelques accords sur sa guitare ou se rend dans les Flandres, sa terre d’origine, pour participer aux nombreuses célébrations du carnaval. Une légende familiale raconte d’ailleurs que l’un de ses aïeux, laboureur dans la plaine de Lens, aurait répondu à Napoléon Ier, qui lui demandait comment il cultivait sa terre : « Je mets du fumier, rien que du fumier, et c’est comme ça que ça pousse ! ». Et Luc continue de faire vivre cette tradition : « Je suis convaincu que l’on peut trouver un équilibre entre l’élevage et la culture, en complémentarité, et dans le respect des écosystèmes ».
N’hésitez pas à (re)découvrir notre podcast Luc, Céréalier !